(Plus exactement la Mecklenbourg-Poméranie)
Après notre voyage idyllique au Danemark en cyclotourisme l’année dernière, nous souhaitions renouveler notre expérience scandinave, à savoir des parcours sauvages en longeant la mer, loin de la foule, nous permettant de nous baigner chaque jour et de manger du poisson… Notre choix a été conforté par la canicule qui s’est abattue sur une bonne partie de l’Europe. Grimper vers le Nord s’est avéré judicieux! En selle pour la Poméranie à vélo!
En regardant une carte de l’Europe, nous avons donc choisi l’Allemagne du Nord et la mer Baltique. Nous n’avons pas été déçus même s’il faut quand même reconnaître que nous n’avons pas retrouvé la nature sauvage des côtes danoises et la fureur de la mer du Nord.
Tout d’abord après le Danemark (oui ce voyage est devenu quelques peu notre référence :-)), l’Allemagne privilégie aussi les cyclistes avec des pistes parfois IMMENSES. Il y a un vrai respect des automobilistes et conducteurs en tout genre vis-à-vis des deux roues. L’atmosphère unique des villes de la région nous a conquis et nous a fait basculer dans le monde des contes de fées instantanément…
Poméranie à vélo : Le Parcours
Une fois n’est pas coutume, nous disposions d’un peu plus de temps, du coup nous avons rajouté une condition supplémentaire à notre séjour : démonter le moins possible nos vélos… La raison est assez simple : leur transport est un cauchemar en France. Donc pour atteindre le Nord de l’Allemagne, ce fut quelque peu la mission avec de nombreuses étapes. Objectif : rejoindre le pays d’Angela Merkel au plus vite pour pouvoir mettre nos vélos facilement dans un train. Puis direction le plus à l’est possible, soit l’île de Rügen, la pointe la plus au nord de l’Allemagne, pour revenir en longeant la Baltique.
Pour revenir ensuite rapidement sur notre parcours, nous avons longé la mer Baltique depuis l’île de Rügen jusqu’à Wismar. Puis nous avons triché pour rejoindre Lübeck qui n’était plus en Poméranie mais dans la région du Schlesing-Holstein.
Un Total Lâcher-Prise
Nous n’avions rien organisé si ce n’est le billet de train jusqu’à Hamburg avec une réservation pour vos vélos. Notre plan initial était simplement de rejoindre l’île de Rügen, totalement à l’est de la région du Mecklenbourg-Poméranie dans des trains régionaux, sans aucune anticipation sur le trajet. Nous avions été tellement saisis par ce sentiment de liberté l’année dernière en ne programmant que peu d’étapes à l’avance que nous avons retenté le diable cette année et avec succès.
Nous savions vaguement où nous voulions nous rendre mais tout en nous laissant la liberté de changer d’idée au dernier moment. Il y eut quelques moments de flottement et d’incertitude mais nous nous sommes bien sortis sur l’ensemble du voyage.
l’Allemagne présente l’avantage d’avoir un réseau de train régionaux plus développé que nos TER (avec parfois des wagons entiers dédiés aux vélos), et nous avons profité du pass à 9 euros mensuel pour un usage illimité.
Enfin, nous avons choisi des parcours peu exigeants, parfaits pour les cyclistes du dimanche que nous sommes: des routes assez plates, mais parfois vallonnées pour nous rappeler que nous avions des cuisses.
Première petite adresse à ne pas manquer: le café « Zur Kleinen Rast », en longeant les falaises pour se rendre à Kap Arkona, juste avant Vitt, à vélo bien sûr. Vue imprenable et tartes maisons à se damner (Goor 5, 18556 Putgarden)
Un Total Lâcher-Prise (bis)
Nous parlions de lâcher prise total mais vous pourriez nous rétorquer : quid de l’hébergement? Malheureusement en Allemagne il n’y avait pas d’équivalence avec les shelters danois. Chance ou facilité? Nous ne le savons pas mais à chaque changement de lieu, nous passions un petit coup de fil à un camping pour vérifier la disponibilité. Pour une petite tente, nul besoin de réservation, nous arrivions la fleur au fusil à l’entrée du camping pour une location d’un ou deux jours. Donc fingers in the nose :-). Pas tout à fait…. Nous avons quand même éprouvé quelques difficultés à l’approche des grandes villes, si bien qu’il a fallu parfois choisir un camping un peu plus éloigné des grandes villes.
Première étape
Deuxième étape
Dernière étape:
Si l’on veut les résumer de façon totalement subjective : naturisme, sandwichs au poisson et saucisses. Avec en prime un gros coup de cœur pour les strandkorbs. En l’espèce il s’agit juste d’un abri de plage mais on en aurait bien embarqué un. Leur silhouette projetait une ambiance féérique et désuette, à mi-chemin entre Proust et Visconti.
Dès notre première baignade, à la pointe de l’île de Rügen, nous avons été confrontés à ce qui s’appelle le « Textilfrei », bref le naturisme. Sur les plages, nous avons vite compris que l’on avait assez souvent le choix et il y avait un mélange des deux écoles.
Mademoiselle a de suite été conquise en bonne flemmarde: cela faisait un maillot de bain à ne pas faire sécher, et le sentiment de liberté est intense. Elle a donc rapidement adopté cette mode et a été fortement déçue au fur et à mesure que l’on se rapprochait de l’ouest de voir ce mélange des genres disparaitre.
La Poméranie à Vélo : Topo Gastronomique
Grande découverte du séjour: le matjes, ou « hareng nouveau », qui est pêché avant d’être mature. Bien gras et crémeux, il a un goût inoubliable. Le hareng Bismarck à l’image de l’homme était beaucoup plus sobre.
Nos déjeuners se sont ainsi composés de fischbrötchen ainsi que de bockwurst mit brötchen (bref des sandwichs à la saucisse). Pendant que Mademoiselle se damait sur les poissons, Monsieur en tant qu’adorateur de la saucisse, a jeté son dévolu sur ces petites gourmandises… accompagnées d’une bonne bière allemande.
Nous avons ainsi réalisé une belle étude comparative le long des plages de la Baltique en Poméranie avec un grand sérieux. Et à notre grand regret nous n’avons pas pu la prolonger.
Autre grande passion, le marzipan aka le massepain! Il s’agit d’une spécialité de Lübeck – nous ne sommes plus en Poméranie, c’est une ville frontalière du Schlesing-Holstein. Cette douceur se rapproche de notre pâte d’amande et l’on retrouve les premières références à cette petite merveille à Lübeck. On peut la déguster sous un nombre inimaginables de créations notamment chez Niederreger, l’artisan le plus populaire. Testé, approuvé et quitté avec grand regret.
Retour à la Nature
Enfin il y a eu les vastes plaines aux champs de blé qui se déroulent sous vos yeux.
Les villes romantiques et gothiques
Nous n’avons eu tout d’abord qu’une vision fugace de Stralsund, avec sa ligne de clochers. Nous pensions d’abord découvrir l’île de Rügen avant de revenir sur nos pas. Mais elle nous a durablement marquée par son côté onirique et nous avions hâte de confirmer notre pressentiment.
Petite digression : En revoyant la photo ci-dessus, il vous faudra également gouter à la Sanddornsaft – un jus d’argousier à boire chaud, froid ou dilué à l’eau gazeuse. Un régal!
Ces gâteaux ont été engloutis au Konditorei Frötsch, Fährstrasse 6, une terrasse très sympathique juste à côté d’une belle librairie 🙂
Les pavés nous ont un peu fait souffrir, énormes, difformes et toujours présents pour nous rappeler ses origines médiévales.
La ville est extrêmement bien entretenue et pimpante. Clairement elle est aimée et farouchement préservée par ses habitants. Angela y es-tu pour quelque chose?
Entorse à la région avec la dernière ville de notre séjour : Lübeck qui se trouve dans le Scleswig-Holstein, notre dernière étape dans l’Allemagne romantique.
Les pavés, les couleurs des façades à pignons et églises démesurées nous ont projetés dans les romans allemands du 19ème siècle. Thomas Mann est de Lübeck et la maison des Buddenborck est toujours bien debout.Dernier point romantique: l’île de Rügen et ses environs prisés des peintres. Le célèbre tableau de Caspar David Friedrich est inspiré des falaises de Jasmund. Les petites maisons en toit de chaume de Putgarten et de la région sont féériques. On s’attend à en voir sortir Blanche-neige ou Cendrillon si l’on a de la chance.
La Poméranie à vélo a clairement tenu ses promesses. La mer était à portée de roue, des villes féériques à taille humaine et une gastronomie sympathique. Il nous tarde de continuer à explorer l’Allemagne!
BONUS
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