Aomori fut l’étape la plus septentrionale de notre périple dans le Tohoku au nord du Japon. Nous pensions flâner dans le port mais les conditions météo nous ont finalement fait prendre une autre direction : celle des musées. Pour nous cela aura été une ville plongée dans un blizzard quasi-permanent. Nous avons néanmoins adoré nos sorties épiques sous la neige. Mais nous n’aurons vu le port que de loin, au chaud de préférence…
❄ Aomori : Ville de Pommes Et De Culture ❄
Du coup Aomori est devenu probablement l’étape la plus culturelle de notre séjour avec 2 musées en 2 jours. Mais ce fut également une étape très orientée gastronomie locale. Quand nous n’étions pas en train de flâner dans les couloirs des musées, nous étions alors en quête de mets locaux.
❄ Architecture Et Traditions ❄
❄ Warasse Museum ❄
Nous avons découvert deux beaux musées alliant tradition et modernité : l’un dédié à une tradition très colorée et animée, le Warasse Museum, le second à l’art contemporain. Nous n’avons pas été déçus. Grâce au Musée Warasse, Monsieur Lui s’est découvert une nouvelle passion pour les Nebuta. (A la demande, nous pouvons vous envoyer les 1354 photos sur le sujet 😀)
Fan de design et d’architecture, on ne peut rester insensible au bâtiment ultra moderne et design qui abrite le musée Warasse.
Nous avons adoré cet écrin rouge vif dans un décor blanc. Avec le Centre National d’Art de Tokyo, ce musée fut pour nous un des beaux terrains de jeu photographique.
Ce cocon de modernité abrite en son sein l’histoire et la mémoire d’une tradition séculaire, celle du festival Nebuta qui se tient chaque année au mois d’août. Le nom même de Nebuta serait le mélange des termes Nemuri et Tanabata, deux rituels ancestraux destinés à repousser les démons ennemis des fermiers.
Ce rituel qui draine des millions de spectateurs voit le défilé de chars monumentaux, de chants et de danses auxquels peuvent se mêler les touristes à condition qu’ils revêtent les costumes appropriés. Le reste de l’année ces chars imposants hibernent dans le musée.
Le nom du musée, plus précisément « Nebuta no Ie WA-RASSE », est la réunion des termes « nebuta » et »warasse » (« Ie » étant la maison et « no » signifiant « de » pour simplifier). Le « Wa » signifie les rires et liens formés durant le festival « Nebuta » et « Rasse » les chants durant ce dernier.
Le bâtiment en lui-même contraste avec le décor dans lequel il est planté… Il donne l’impression d’être un champignon ultra design dans un décor de petit ville calme du Nord du Japon. Cet édifice a été imaginé par les architectes Molo, d/dt et Frank LaRivière.
Conquis par cette structure imposante, nous y avons découvert l’histoire de ces défilés de Nebuta, leur construction, etc. Même si tout n’était pas abordable car non traduit en anglais, esthétiquement, graphiquement et culturellement, ce musée vaut le détour.
Vous pourrez même vous initier aux tambours japonais. Monsieur a enfin assouvi un vieux fantasme…
❄ Aomori Museum Of Art ❄
Le musée dédié à l’art contemporain se trouve quant à lui en dehors d’Aomori. Plus précisément du côté de Shin Aomori. Il vous faudra donc emprunter un train et un bus mais il en vaut la peine.
Nous sommes tombés sur une exposition temporaire de toiles immenses de Chagall, prêts du Musée de Philadelphia jusqu’en 2020. Ces représentations peu connues du peintre, hormis ses thèmes habituels de Carnaval et d’amoureux flottant dans les cieux, étaient des panneaux destinés à l’opéra Aleko de Rachmaninov. Imaginez donc la scène! Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en termes d’exposition. En pénétrant dans la première salle des expositions haute de 20 mètres, avec des toiles de Chagall toutes aussi grandes, le ton était donné. Impressionnant! Nous plongeons directement dans un sentiment d’infini et d’immensité.
Un grand moment…où les photos sont interdites 😀 Cernés par ces toiles géantes de Chagall, nous nous sommes affalés dans des fauteuils molletonnés pour contempler les toiles du maître.
Ce changement d’échelle était assez jubilatoire. Nous avons eu l’impression que l’ascenseur nous menant à cette première salle du musée était digne d’Alice au pays des merveilles ou de « Chéri! J’ai rétréci Le Chameau Bleu » 😀
Cela nous donnait l’impression de voyager à l’intérieur d’une toile de Chagall 😍
Ce fut une belle entrée en matière. Le reste de la collection a été inspirant et nous y avons passé un superbe moment avec encore une fois l’envie de reprendre crayon et pinceau dès la sortie du musée.
D’autres artistes japonais contemporains sont exposés. Il y a également une belle exposition de gravures de l’artiste local Munakata Shiko.
Le musée en lui-même est intéressant en termes d’architecture. Son design épuré ressort encore plus avec la neige et les tons monochromes de l’extérieur. C’est une belle collaboration de l’architecte Aoki Jun et du designer Kikuchi Atsuki installée sur un site archéologique vieux de 5500 ans mais enseveli sous la neige lors de notre passage 😀
Une des images les plus connus de ce musée est probablement ce chien géant enfermé dans une sorte de cour intérieur.
❄ Aspam Building ❄
De retour dans le centre ville d’Aomori, il est difficile de manquer le Centre touristique de la Préfecture… Les architectes du 15ème arrondissement de Paris sont peut-être passés par là 😋 Des échoppes, des souvenirs et une vue sur le port y sont proposés.
❄ Gastronomie ❄
Autre point d’orgue du séjour à Aomori: la gastronomie, et cela à commencer par le marché aux poissons! Bien plus petit que le Marché de Tsukiji à Tokyo, celui d’Aomori a aussi son charme.
Comme dans toutes les villes proches de la mer, les fruits de mer sont légions à Aomori.
Vous pourrez arpenter les étals dans un marché couvert et admirer les pêches du jour et du coin, mais aussi faire des emplettes sur les stands environnants. Et bien sûr manger au comptoir!
Nous avons d’ailleurs mangé à 2 reprises au marché aux poissons, pour un prix très correct, des sushis délicieux avec des poissons dont certains nous étaient inconnus. Il faut absolument le faire au moins une fois en ville.
Testez le Nokkedon, une des spécialités du coin: un grand bol de riz avec des fruits de mer du coin.
❄ Isakaya du soir ❄
Sinon le soir nous avons trouvé un izakaya dont les illustrations nous ont permis de goûter un nombre conséquent de plats différents et de retrouver le précieux amazaké!
L’ambiance est au rendez-vous avec des habitués et nous étions tous assis autour des cuisines, la meilleure place!
Nous avons pu nous adonner à notre jeu favori, le même que Bruce lee dans l’un de ses films, où il pointe au hasard des plats dans un menu dont il ne comprend pas la langue.
En croyant commander une sorte de tofu, nous sommes tombés sur le plat ce dessous : une sorte de vache qui rit dans une sauce miso sucrée salée. Étrange mais pas si mauvais 😀
Ce fut également pour nous l’occasion de déguster tous les plats à base de Saint Jacques qui est une des spécialités du coin. Commandez donc un Kaiyaki-Miso ! C’est une Saint Jacques cuite dans une pâte miso et avec de l’oeuf battu par-dessus – le tout cuit directement dans le coquillage. Yummy!
Enfin il ne faut pas faire l’impasse sur les Ringo Gyoza – Ravioli à la pomme, spécialité locale. C’est un gyoza avec une farce traditionnelle à base de viande dans laquelle de la pomme est rajoutée.
Ce petit goût sucré ravira votre estomac et réchauffera votre coeur. Le mélange sucré salé est assez délicieux, selon Mademoiselle.
Pour notre part nous les avons dégustés dans une institution de la ville, Osanai, à un prix tout doux pour une double ration délicieuse.
❄ Des Pommes Sur Fond de Love Story ❄
Comme évoqué précédemment, nous avons mangé de la pomme sous toutes ses formes en plein blizzard. C’est assez étrange de manger ce fruit qui peut rappeler l’été alors que la tempête gronde dehors. On avait plus le sentiment d’être à Vladivostock en période creuse plutôt qu’en plein été à Malte.
Emblème de la ville, il y a même une boutique/musée/restaurant, la A-Factory, juste à côté du musée du Warasse. Vous ne pourrez pas le rater. Nous nous y sommes réfugiés lorsque la tempête était au plus fort. Quel plaisir nous avons eu de découvrir à l’étage, un petit salon avec de la dégustation de cidre et jus de pomme! Nous les avons pratiquement tous testés pour notre plus grand plaisir. Il y en a pour tous les goûts, jus de pomme normal, pétillant, cidre doux, sec, brut avec différentes variétés de pommes de la région.
Vous trouverez également tout ce qu’il faut pour vous sustenter, en apprendre plus sur la fabrication du cidre, en goûter, manger des plats contenant de la pomme (Il y a même des burgers avec) et repartir avec des souvenirs, aussi kawaii que possible.
De nombreuses artistes et artisans du coin proposent ici leurs oeuvres.
Monsieur Lui a craqué pour les chaussons au pomme du coin 😍.
Il y a aussi des temples mais le froid nous a un peu réfrénés dans nos balades à pieds…
Mais nous en avons fait un près de notre hébergement, assez charmant et mystérieux. Son architecture d’ailleurs tranche avec le reste de la ville et ses bâtiments sobres et carrés des années 80, adaptés au rude climat et aux tempêtes de neige.
❄ Café Marron ❄
Nous nous sommes vite réfugiés, après cette courte accalmie dans le temple, dans un petit café assez kitsch mais tenu par des personnes d’un certain âge, charmantes et très avenantes. Attention collection en cours! Il y a une décoration née de l’accumulation de pièces d’un autre temps. Et la musique, une version classique de musiques de films comme love story vous plonge aussi dans une drôle d’ambiance 😊 Voyage dans le temps garanti!
Tel un phare en plein océan déchaîné de neige 😀, nous avions repéré cette lampe depuis la rue. C’est un peu grâce à lui que nous avons pu nous abriter dans ce café hors du temps.
❄ Coffeeman Good ❄
Durant nos escapades à Aomori, nous avons également rencontré un passionné de café qui a ouvert son échoppe reliée à un restaurant assez hype. Un havre de paix!
Les lieux sont minuscules mais le service était de premier ordre avec un goût pour la perfection et la qualité! De quoi recharger un peu les batteries avant de repartir affronter la neige.
❄ Au delà de nos attentes… ❄
Aomori nous a surpris sur le plan culinaire mais aussi par ses lieux de culture. A vrai dire, nous y sommes allés sans trop savoir ce que nous allions y trouver et surtout pour aller autant que possible au nord dans le Tohoku (même si ce n’est pas la ville la plus septentrionale). A l’arrivée un beau voyage au pays de la pomme, du poisson cru et de l’éblouissement pictural 😀
Dernier point hébergement, nous en faisons rarement sur le blog car nous sommes souvent en Airbnb. Cette fois-ci nous avons opté pour le Art Hotel Color, petits prix, croquignolet, buffet copieux et très bien situé, nous sommes fans!
Enfin, pour que personne ne soit trop déstabilisé par la neige et reste un peu dans sa zone de confort, nous finissons par une photo de….Tori! 😀 Oui! Comme tout article sur le Japon qui se respecte, il faut une photo de cet élément architectural 😍
❄ Bonus ❄
Si vous restez dans le Tohoku, pourquoi ne pas visiter
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Informations Pratiquesl’équipe du tourist center à côté de la gare est très sympa! Musée WA RASSE Aomori Museum of Art Marché aux poissons Restaurant izakaya Osanai Musée dédié à la pomme Café Marron Coffee Man Good Art Hotel Color |
Super article, merci pour la découverte ! J’hésite encore à explorer le Tohoku mais rien que pour la bouffe, ça donne carrément envie. Je me note toutes ces bonnes spécialités à tester sur un prochain séjour ^^ !
Merci cela nous fait très plaisir! On s’est vraiment régalés! On attends ton retour le jour où tu t’y rends! Bonne journée