A un peu plus d’une heure de Morioka, toujours dans la préfecture d’Iwate, se trouve la paisible ville d’Hiraizumi. Paisible car lorsque nous y sommes allés (en plein hiver sous la neige), le temps semblait s’être arrêté avec pas une âme qui vive dans les rues. Ce fut à la fois agréable et un peu déconcertant.
❅ Hiraizumi Ville à Sakura ❅
Comme dans un certain nombre de villes du Tohoku que nous avons visitées, les plans font mention des différents endroits à sakura, signifiant potentiellement un afflux de personnes plus important à d’autres périodes de l’année. Du coup, nous n’avons pas boudé notre plaisir à nous sentir seuls lors de notre petite virée dans cette bourgade.
Nous avons choisi de faire une excursion à Hiraizumi car de nombreux temples y étaient indiqués. Cela nous semblait être une belle pause contemplative à côté de la vie agitée de Morioka que nous avons tout autant adorée.
Nous allons être honnêtes. En arrivant à Hiraizumi, nous avons été gagnés par la langueur des lieux. Du coup nous n’avons fait…qu’un seul et unique temple…
Malgré tout ce que la ville avait à nous proposer entre le Mōtsū-ji, le Kanjizaiō-in Ato, le Muyōko-in Ato, la statue de Bashō… Nous devrions avoir honte mais nous sommes tombés sur un endroit tellement chouchou pour déjeuner que nous nous sommes laissés aller à flemmarder. Puis nous sommes tombés littéralement dans un trou spatio-temporel à Chūson-ji. Le temps a filé à une vitesse folle lors de notre visite sans que l’on s’aperçoive de quoi que ce soit.
Dans nos déboires, nous avons été ensuite rattrapés par la brasserie du coin à la sortie de Chūson-Ji… Peut-être était-ce là des signes du destin pour nous dire de ralentir le rythme, de lever le pied. D’un autre côté, il ne nous a pas fallu plus d’arguments pour subir/adopter ce rythme…
❅ L’Estomac Avant Tout ❅
Nous devons avouer que nous avons commencé notre découverte de la ville par un restaurant tenu par un adorable couple de personnes âgées. S’il n’y avait pas les quelques tables installées, nous nous serions cru dans le salon d’un petit couple de retraités. Surtout que nous n’étions que 2 couples à déjeuner avec une vue directe sur les cuisines ouvertes.
Chez Rest House Minka, nous avons opté pour un menu avec une soupe de gnocchis japonais. Une spécialité locale délicieuse! Idéal vu les températures.
L’ambiance du restaurant était annonciatrice de l’atmosphère de la promenade qui allait suivre. Entre la douce chaleur du chauffage au pétrole, la soupe fumante dans le ventre, nous nous sommes quelques peu laissés aller… Il en a fallu de peu pour ne pas s’abandonner à une douce sieste digestive… Mais toute bonne chose ayant une fin, nous nous sommes mis en route pour le temple de Chūson-ji.
Pour vous rendre vers ce restaurant, rien de plus simple. Il suffira de s’éloigner de la gare en longeant les rails sur la droite de celle-ci en sortant. Une fois que vous aurez traversé les rails sur une route bien balisée, vous verrez 2 minutes plus loin sur votre gauche le restaurant.
❅ Sur Les Pas Du Poète Bashō ❅
C’était notre plan initial… Bon nous nous sommes arrêtés au Chūson-ji 😔 mais sans regret car nous avons pris le temps d’en profiter pleinement.
Bashō, selon ses écrits de voyage, nous aurait précédé quelques siècles auparavant en passant lui aussi au Chuson-ji. Il a traîné ses guêtres dans de nombreuses villes du Tohoku.
Nous vous conseillons d’ailleurs le recueil de ses écrits de voyage qui donneront une saveur particulière à votre voyage au Japon. Bashō ne s’est pas contenté d’écumer le Tohoku, il a voyagé dans de nombreuses autres préfectures.
En suivant les pérégrinations du poète au 17ème siècle, à une époque tourmentée, nous serions un peu enclins à être timorés en comparant ses conditions de voyage à notre doux confort dans un shinkazen 😀
De ce jour la rosée
va effacer l’inscription
dessus mon chapeau
Bashô
Considéré comme un des maîtres du Haiku (de façon schématique le Haiku est une forme japonaise de poésie en 17 syllabes dans sa forme française), son nom Bashō, ou bananier, lui viendrait d’un cadeau offert par un de ses disciples.
❅ Temple De Chūson-Ji ❅
Donc tel Bashô, nous avons jeté notre dévolu sur le temple de Chūson-Ji. Dès l’entrée du site nous pouvons comprendre pourquoi le poète a été marqué par les lieux tant cet endroit respire la sérénité, une atmosphère paisible.
La présence de la neige accentuait encore un peu plus l’agréable ambiance feutrée et cotonneuse du site.
Bâti par Kiyohira, le premier seigneur du clan des Fujiwara, il daterait du 12ème siècle. Mais nous avons lu des versions différentes quant aux dates réelles de construction.
Il faut dire qu’il s’agit en réalité d’un ensemble de pavillons, temples bouddhistes et échoppes disséminés tout au long d’un sentier menant au mont Kazan avec pour point d’orgue une salle d’or, le Konjikido.
❅ Chūson-Ji Quelle Que Soit La Saison ❅
Vous allez apprécier comme nous, et quelle que soit la saison, d’évoluer tranquillement sous l’ombre d’arbres immenses et majestueux tout en admirant ces magnifiques paysages japonais. Nous imaginons très facilement la splendeur des immenses arbres de ce site en été comme au printemps. Mais notre ambiance était tout autre. Cela nous a remis dans le même état de contemplation ou d’émerveillement que nous avions connu deux ans auparavant lors de notre découverte des temples de Takayama dans les alpes japonaises.
Nous avons adoré patiner le long de ce chemin avec une sorte d’espadrilles en cordes ajoutées à nos bottes. Système permettant d’accrocher la neige présente sur les sentiers pentus, réduisant ainsi les glissades et autres chutes.
Dommage on aurait dû se prendre en photo avec… Mais il faut reconnaître qu’elles étaient assez pratiques!
Feuilles d’iris
à mes pieds je vais nouer
brides de sandales
Bashô
Nous avons croisé un Jizo en chemin, divinité bouddhiste qui veille sur les enfants morts nés. Dans la religion bouddhiste, les hommes doivent accomplir de bonnes actions pour pourvoir traverser le fleuve divin Sanzu. Celui-ci prend donc sous sa protection, en les cachant dans sa robe, ces enfants qui n’ont pas eu le temps de réaliser de bonnes actions. Par extension, des statues qui sont parfois regroupées, sont également érigées en souvenir d’enfants morts nés. Jizo est aussi le protecteur des voyageurs qui peuvent être amenés à affronter de multiples dangers sur leur route.
Nous avons pu faire à nouveau le plein d’Omamoris (Ce sont de petites amulettes) et avons pu redonner nos précédentes amulettes au moine qui tenait l’échoppe en chemin. Mission accomplie! Normalement il faut procéder à une « restitution » l’année qui suit leur achat mais bon…
❅ Après L’Effort ❅
Au retour de Chūson-Ji vous pouvez comme nous vous poser à la brasserie The Brewers. Nous n’avons pas testé les repas mais pour une bière ou un chocolat chaud avec des douceurs, c’est le spot parfait!
La bière testée chez The Brewers était pas mal du tout. Plutôt légère comme beaucoup de bière asiatique, la bière d’Hiraizumi avait un bel équilibre entre le côté fruité et la légèreté amertume. Avis aux amateurs de binouse 😍
Vous ne pouvez pas les rater, ils sont au pied du chemin vous menant aux temples de Chūson-ji!
❅ Pause Bouquin ❅
❅ Bonus ❅
Et si vous découvriez également dans le Tohoku
Yokoté et Tazawako
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Informations PratiquesMorioka-Hiraizumi: Entrée du Chūson-ji temple: Rest House Minka The Brewers |
merci pour cette belle invitation au voyage
YM
Magnifique reportage avec de superbes photos qui incite à la méditation et quel endroit paisible. Merci
Merci! En effet cet endroit est assez magique, et la neige ne fait qu’amplifier cette atmosphère féérique!